4 Grammy Awards, 250 albums, Ella Fitzgerald est assurément l’une des figures emblématiques du jazz. Issue d’un milieu modeste, celle que l’on surnommait « The First Lady of Swing » a largement contribué à faire connaître le jazz dans le monde entier.
Du concours amateur à la tête d’un orchestre
Ella Fitzgerald est née le 25 avril 1917 à Newport News, dans l’État de la Virginie, aux États-Unis. Elle grandit dans un milieu défavorisé au sud de New York où elle découvre l’effervescence musicale de Harlem à la fin des années 1920 et au début des années 1930.
Au décès de sa mère, elle se met à chanter et à danser et rêve de devenir danseuse. En 1934, elle s’inscrit à un concours amateur organisé par la Polo Theater d’Harlem. A la dernière minute, au lieu de danser, elle décide de chanter. Elle remporte le concours et est remarquée par Burdi Ali et Chick Webb. Ce dernier l’engage dans son orchestre comme chanteuse, lui donnant ainsi l’opportunité d’enregistrer de nombreux morceaux. Parmi les plus emblématiques “A-Tisket, A-Tasket” vendu à plus d’un million d’exemplaires et le fameux “If You Can’t Sing It”.
En 1939, Ella Fitzgerald reprend la tête de l’orchestre pendant trois ans, jusqu’à sa dissolution.
Carrière solo et amitié avec Marilyn Monroe
En 1942, Ella Fitzgerald ne jette pas l’éponge. Elle commence une carrière solo, multipliant les collaborations avec des musiciens de talent tels que Dizzy Gillespie.
Toutefois, dans un contexte de ségrégation raciale, Ella Fitzgerald se heurte à de nombreuses difficultés. Elle ne peut ainsi pas se produire devant un public mixte ou n’arrive pas à réserver des chambres d’hôtel convenables lors de ses tournées.
A l’époque, Ella Fitzgerald ne parvient à se produire au Mocambo, un célèbre club d’Hollywood où se pressent toutes les célébrités. Le patron de l’établissement lui en refuse systématiquement l’accès.
C’est une autre célébrité qui vient à son secours, Marilyn Monroe. La star est alors à l’apogée de sa carrière. C’est surtout l’amie de Ella Fitzgerald.
« La personne que je préfère, humainement et en tant que chanteuse, c’est Ella Fitzgerald », affirmait à l’époque Marilyn Monroe.
La star hollywoodienne intercède alors en sa faveur et déclare : « Si vous prenez Ella, je m’engage à venir avec des amis pendant une semaine, tous les soirs, à une table dans l’établissement ». Comment refuser une telle publicité pour son club ? Le patron du Mocambo accepte et Ella Fitzgerald peut enfin s’y produire.
Le public n’est pas habitué et est tout d’abord interloqué. Il faut dire que la chanteuse ne correspond pas au “standard” qui monte habituellement sur la scène du Mocambo. Pourtant, il finit lui aussi par tomber sous le charme d’Ella Fitzgerald.
La consécration d’Ella Fitzgerald
La voix de « The First Lady of Swing » est remarquable et s’étire sur trois octaves. Très tôt, la chanteuse s’approprie le scat qui devient sa marque de fabrique. Le scat est une manière particulière de chanter en utilisant sa voix pour en faire un instrument de plus. Ce sont les sonorités et des syllabes qui sont employées, et non plus les mots.
En 1956, le producteur Norman Granz crée un label de disques rien que pour Ella Fitzgerald, le fameux “Verve Records”. Elle enregistre plusieurs albums d’anthologie et multiplie les collaborations avec de nombreux artistes du monde du jazz américain. Parmi ceux-ci, Duke Ellington ou encore Louis Armstrong.
Deux ans plus tard, en 1958, elle est la première femme noire à se voir récompensée d’un Grammy Award.
En 1961, elle chante pour le gala d’investiture de J.F Kenndy.
En 1972, souffrant du diabète, elle doit ralentir. Elle fait toujours de la scène et chante, mais de moins en moins. Sa dernière apparition sur scène a lieu en 1991. Cinq ans plus tard, elle est emportée par le diabète.